Je m’ennuie ŕ l’école : une institutrice me pose la question ….

Une institutrice me pose la question : que feriez-vous si la maman de votre élčve de 6 ans (qui a sauté une année) dit qu’elle s’ennuie dans votre classe car ce n’est pas assez avancé pour elle. Pourtant vous suivez bien le curriculum de l’année scolaire en cours ?

Je pense qu’il est difficile de répondre dans l’absolu. Que veut dire l’enfant quand elle dit : je m’ennuie.

C’est trop facile ?

J’ai peur des enfants dans la cour ?

La maîtresse ne m’apprend pas grand-chose ?

Je n’aime pas l’école ?

Maman me manque ?

D’une école ŕ l’autre le niveau est loin d’ętre le męme et peut ętre que les exercices proposés ne la challengent pas assez

Dans ce cas, l’enfant habite peut ętre un quartier qui ne permet pas de proposer des exercices trop difficiles ; et, l’enfant ne se sent pas “rassasié”. Peut ętre existe-t-il pas trčs loin, une autre école qui lui correspondrait mieux.

D’une maničre générale, je n’aime pas faire sauter trop de classes aux enfants. Ils sont des ętres humains qui en plus de développer leur intelligence doivent développer leur ętre. Devenir adulte prend une vingtaine d’années, dans le meilleur des cas. Aussi, quand ils grimpent trop vite les niveaux de classe, ils sont en déphasage personnel

Ces enfants qui en demandent, il faut leur faire développer des talents en parallčle : les mettre dans une école bilingue ou leur faire faire beaucoup de sport ou du dessin, ou de la musique. On peut les inscrire ŕ un club d’échecs, au golf, faire de la compétition, ….

Toutes ces autres facettes d’excellence seront au service de sa vie et lui développeront son intelligence tout en le laissant vivre chaque année de sa vie comme un enfant de 6 ans, de 7 ans, de 8 ans…

On en fait alors des ętres équilibrés et complets

Bernadette Dullin

4 Responses to Je m’ennuie ŕ l’école : une institutrice me pose la question ….

  1. Tout ce qui est dit ci-dessus reçoit mon assentiment le plus total. Laisser l’enfant s’ennuyer en éloignant tout jeu qui dirige son imagination de l’extérieur. Dans l’école que j’ai fondée il y a 17 ans ‘Schola Nova), les enfants s’amusent comme des fous en créant tous les jours avec trois fois rien. Et de plus, ils parlent latin!

  2. Je suis tout ŕ fait d’accord avec vous. Ma fille savait lire ŕ 4,5 ans sans avoir jamais appris. Elle n’a pourtant jamais sauté de classe car nous avons toujours refusé malgré les nombreuses injonctions de certains enseignants.
    En classe, elle était autorisée ŕ aider les enfants en difficulté, elle faisait la lecture (en Grande section de maternelle) aux enfants qui avaient fini leur activité.
    En grandissant, comme elle avait largement le temps de faire ses devoirs pendant le temps de classe, ŕ la maison, elle lisait beaucoup (son passe-temps favori), faisait de la musique….
    Aujourd’hui, elle a 22 ans, et aprčs avoir brillament réussi une licence en langues tout en faisant sa troisičme année en Allemagne et avoir suivi une année de stage en entreprise toujours en Allemagne, elle est devenue entičrement bilingue et poursuit ses études (Master) en Fac allemande. Je précise qu’aucune autre personne de la famille ne parle cette langue.
    Elle a grandit avec des enfants de son âge, a pris le temps de devenir adulte, et est maintenant une jeune femme épanouie, qui aime toujours apprendre.

    Et elle nous remercie de lui avoir laissé le temps de “grandir”, de lui avoir laissé le temps de s’amuser, d’assouvir sa soif d’apprendre par elle-męme.

  3. Je suis titulaire d’une classe unique ( 23 élčves pour les 6 années) et il m’arrive d’avancer un enfant mais avant, j’ai bien pesé le pour et le contre : il faut qu’il y ait un minimum de maturité chez cet enfant sinon, il sera toujours en décalage avec les autres de sa classe.
    Je n’ai jamais fait sauter deux classes et ne le ferai en aucun cas ; il y aurait trop de différences entre les enfants.
    Il y a toujours moyen de donner des exercices de dépassement ŕ ces enfants surtout qu’en général ils sont demandeurs et ne sont jamais rassasiés mais il faut évidemment que l’institutrice se donne un peu de mal (tout le monde ne le fait pas)

  4. Bonjour Bernadette,
    J’aime beaucoup la teneur de cet article toujours plein de bienveillance envers les enfants. Effectivement, comme tu le dis dans la conclusion, laissons leur le temps de vivre leur vie d’enfant…
    Ma fille aînée a vécu en CP exactement la situation décrite en début d’article. Quand nous sommes allés voir l’enseignante pour en discuter avec elle, elle nous a dit qu’elle avait déjŕ mis en place des choses pour qu’elle ne s’ennuie plus, notamment le fait qu’au lieu d’avoir par exemple 5 fiches d’exercices ŕ faire en classe, elle lui en donnait le double pour qu’elle ait du travail ŕ faire. Donc effectivement, elle avait bien du travail pour “combler le temps” mais qui l’ennnuyait profondemment car au bout de 2 fiches elle avait déjŕ tout saisi, tout compris.
    Nous avons suggéré ŕ l’enseignante de lui donner le męme nombre de fiches qu’aux autres élčves, mais par contre de l’autoriser quand elle avait fini, ŕ aller chercher un livre, de pouvoir faire un dessin, colorier un mandala, faire un sudoku… c’est ŕ dire l’occuper avec des choses qu’elle aimait faire. L’enseignante a accepté et a męme finalement généralisé le systčme en mettant ŕ disposition de tous les enfants un casier avec toutes sortes d’activités (“calmes” bien sur) d’attente.
    Voila, j’espčre que ce témoignage sera utile pour d’autres !
    Marjorie.

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